Né à Bruxelles en 1988, Arnold Grojean y réalise ses études d’art au sein de l’Ecole Supérieure des Arts de l’image « LE75 ».
Entre 2013 et 2015, il met en oeuvre un projet avec les enfants des rues de Bamako avec l’aide de Sinjiya-Ton Mali.
« KOUNGO FITINI (Problèmes mineurs) » est le résultat d’ateliers menés avec les enfants, de leur productions photographiques et de leurs dessins, ponctués de commentaires intimes sur leurs conditions de vie. Ce projet immersif a été récompensé par de nombreux prix et a été exposé dans diverses galeries comme la Galerie parisienne Fait & Cause et le Musée de la Photographie en Belgique.
C’est lors d’un premier voyage au Pays Dogon, au Mali, en 2008, qu’une fascination se confirme pour certaines énergies liées aux cultes et au monde de l’invisible.
Il décide de voyager chaque année au Mali afin d’être au plus proche de ses recherches en lien avec les pouvoirs de l’esprit et donc de l’animisme.
L’approche d’une thématique est pour lui, avant tout, un moyen d’enrichir ses connaissances d’une réalité autre et d’élargir ainsi son spectre de compréhension du monde.
Le résultat de ces recherches se traduit par l’artiste au travers de différentes expressions telles que la photographie, la sculpture ou encore la collecte d’objets.
En Europe, il travaille également des séries photographiques sur le rapport au corps et à son interaction avec la nature.
« Le médium de la photographie est, pour moi, un intermédiaire entre le monde intérieur et extérieur. Il est un outil de façonnement du regard sur le présent, mais aussi un outil de rituel jouant le rôle de facilitateur dans une perception du tangible et de l’invisible.
Dans mon approche photographique, faire le portrait de quelqu’un ne dépend qu’en faible partie de l’instant décisif auquel déclencher l’obturateur, mais plutôt de la concentration dans laquelle cette démarche nous induit.
J’envisage le moment où je prends quelqu’un en photo comme une sorte de danse au cours de laquelle l’environnement tend, petit à petit, à se dissiper, où l’on se laisse devenir plus sourds au monde et où le temps se concentre, autant que possible, pour nous laisser entrevoir une forme de silence.
Lorsque cet état est atteint, l’appareil photographique prend, à mon sens, une place de médium, et l’image produite, celle de trace. »
Arnold Grojean